Le noir et blanc a toujours été ma technique de dessin favorite.
Cela reste le fondement de ma pratique, cependant, comme il m'arrive parfois de m'aventurer dans l'abstraction, il m'arrive aussi d'employer la couleur dans certains travaux.
Utiliser la couleur, les couleurs, c'est d'abord en avoir besoin, arriver à un stade d'un dessin où le noir ne suffit plus.
Dans ma dernière série, j'ai introduit une gamme chromatique limitée, principalement constituée de couleurs primaire auxquelles s'ajoutent un beige figurant une dorure, et un bleu foncé remplaçant le noir.
La pratique du plasticien implique une conscientisation maximale, sinon optimale, des ressources mobilisées pour produire un objet plastique. C'est aussi créer un cadre d'exercice clairement défini et s'en servir comme aire de production de façon à éviter la dispersion et favoriser la cohérence et la lisibilité, mais c'est aussi chercher à transcender ce cadre pour pousser sa pratique toujours un peu pus loin.
Voilà quelques semaines j'ai dessiné cette Santa Muerte, à ma façon, car c'est une figure de la culture sud-américaine que j'affectionne particulièrement; d'abord en noir et blanc puis, sous le coup d'une pulsion chromatique soudaine, en couleur.
Cette colorisation m'a permis d'accentuer le caractère parodique de l'imagerie religieuse, datant d'une époque où le prix même de la couleur, en tant que matériau physique, réservait son usage aux religieux et aux nobles. Les cinq couleurs que j'utilise ici, blanc, bleu foncé, bleu clair, rouge et doré, donnent, à mon avis, un relief au visuel au-delà de ce que permet le simple noir.
L'important lorsque l'on s'impose une règle, c'est d'être en capacité de la briser si c'est utile à l'avancement d'une pratique.
En art aussi, nécessité fait loi.
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